joker123 Plus belle la vie en maison de retraite 7 Une alliée
Plus belle la vie en maison de retraite 7 Une alliée

Plus belle la vie en maison de retraite 7 : Une alliée !

 

C’était l’après-midi de Noël, juste avant le réveillon. J’avais à peine commencé à installer mes résidents autour de la table et à leur distribuer des baguettes pour marquer le rythme lorsque je vis venir une personne inconnue pour moi. C’était la fille d’un résident. Elle semblait contente de pouvoir participer à notre atelier, dont elle avait peut-être entendu parler par sa sœur, qui y avait assisté une fois.

C’est toujours à la fois un plaisir et un challenge d’accueillir une personne extérieure à mes animations. J’ai tellement l’impression d’être en improvisation permanente qu’une petite partie de moi (mon surmoi, certainement) a peur de ne pas être acceptée. En effet, je ne peux me rattacher à aucune instance extérieure justifiant mon comportement, mais juste à mon ressenti, en me mettant le plus possible au niveau du cœur. Comme je suis plutôt de nature joyeuse avec une certaine propension à m’amuser, vu de l’extérieur, on pourrait avoir l’impression que je « fais le pitre ». En réalité, cette façon d’agir plait beaucoup à mes participants, et nous rions bien, mais, c’est vrai que ça ne fait pas sérieux. D’ailleurs, je ne suis pas sérieux, je suis juste consciencieux, comme dans mes cours de yoga.

C’est fois-ci, passée la première phase d’observations mutuelles, j’ai vite perçu que cette visiteuse était parfaitement à l’aise pour se laisser aller, chanter, écouter, rire et être dans une réelle proximité avec les résidents. Au fur et à mesure de la séance, nous avons réchauffé l’ambiance, et certains résidents ont commencé à s’exprimer de plus en plus, encouragés par notre écoute.

C’est à l’issue d’un chant bien enthousiaste dans lequel ils se laissèrent aller à un début de joie que c’est arrivé.

J’ai proposé : « Allez, on s’applaudit ! UN, DEUX, UN, DEUX, TROIS,… UN, DEUX, UN, DEUX, TROIS,… UN, DEUX, UN, DEUX, TROIS,…, Puis HO, HO, HA,HA, HA, trois fois, et enfin, HAHAHAHAHAHA…. »

C’est une technique de base d’un atelier du rire, soit, mais dans notre cas, avec ces personnes si difficiles à faire bouger, avec pour première réaction la question « mais pourquoi vous nous faites faire ça ? » cela devient une prouesse émotionnelle.

Mais cette fois-ci, nous étions deux, cette visiteuse et moi, à rire franchement. Eh bien, ce n’est pas deux fois plus efficace, mais dix, cent, je ne saurais dire. Et une participante à commencé à rire, puis un deuxième, une troisième…

La joie et les rires ont duré quelques minutes. A la fin de la séance, mon accompagnatrice improvisée m’a dit : « C’était une bonne séance. »

Elle a ensuite ajouté : « il faudrait que les psychologues voient ça. »

Depuis que j’interviens dans cet EHPAD, j’essaye d’étudier comment apporter plus de joie dans ces lieux qui en ont tant besoin. Si je devais décrire en deux mots ce qui manque le plus, je dirais « la chaleur humaine », mais si je devais donner deux mots pour l’apporter, je choisirais « Aimer », bien sûr, mais également « Oser ». Nombreux sont ceux qui aiment, qui voudraient apporter cette chaleur humaine, mais rares sont ceux qui osent délivrer la joie qui est une des expressions les plus contagieuses de l’amour.

 

Hervé Bellut, professeur de kundalini yoga et thérapeute,

lire d'autres éditoriaux

Note : Ce texte peut être diffusé et reproduit, à condition de ne pas le modifier et d’en signaler la source.

Pour recevoir notre newsletter, inscrivez-vous sur le site www.yogatoulouse.org

 

Ajouter un Commentaire


Code de sécurité
Rafraîchir

toiletmix.com facesitting butts video